Tessin: deux suspects kosovar et macédonien-suisse impliqués dans une affaire de djihadisme devant le Tribunal pénal fédéral
Contexte et accusés
Un Kosovar de 37 ans et un Macédonien-Suisse de 34 ans, résidant respectivement à Genève et à Nyon (VD), ont été entendus lundi devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone (TI).
Le Ministère public de la Confédération les accuse d’avoir exercé une influence déterminante au sein d’une organisation terroriste, d’avoir invité des imams radicaux en Suisse, recruté des jeunes et fait de la propagande pour l’État islamique. Ils seraient également impliqués dans l’achat d’armes et dans la collecte de 78’000 euros entre 2015 et 2022 pour l’organisation kosovare salafiste les Frères de Viti.
Mariés et pères de trois enfants, ex-chauffeurs de taxi, les deux prévenus sont détenus depuis leur arrestation en 2022. Le Kosovar a déclaré que l’antenne genevoise servait de tirelire et que leur objectif était la création d’un califat, tandis que le Macédonien-Suisse est présenté comme son bras droit. Leurs refus de reconnaître l’usage des fonds à des fins frauduleuses n’excluent pas l’attribution des sommes aux Frères de Viti selon certaines analyses présentées lundi.
Rôle et objectifs d’une organisation
La procureure fédérale Nathalie Guillaume-Gentil Gross a livré un réquisitoire fleuve d’environ cinq heures, détaillant comment les prévenus auraient soutenu une organisation poursuivant deux buts: accroître le nombre de fidèles et imposer par la force un califat dans une zone du Kosovo.
Le procès se poursuit mardi avec les plaidoiries. Les prévenus encourent jusqu’à dix ans de prison.
Conséquences et inquiétudes
En parallèle du risque pénal, le Kosovar craint d’être expulsé du territoire suisse. Il a indiqué avoir grandi à Genève et que sa famille et ses proches se trouvent en Suisse; il évoque aussi des craintes de représailles et explique qu’il est en train d’avancer vers une déradicalisation et l’écriture d’un livre sur ce sujet.