Genève : l’attractivité des entreprises est-elle toujours suffisante ?

Genève : l’attractivité des entreprises est-elle toujours suffisante ?

Résultats de l’enquête: une attractivité perçue en dégradation

Le canton de Genève fait l’objet d’un examen sur son attractivité. Une étude menée par la Fondation pour l’attractivité de Genève (FLAG) auprès de 88 entreprises apporte des éléments éclairants sur l’évolution des conditions cadres ces dernières années.

Selon FLAG, près de 60% des sociétés interrogées estiment que les conditions cadres se sont détériorées au cours des trois dernières années. Les critiques portent notamment sur une fiscalité jugée lourde, des délais administratifs perçus comme longs, une insécurité croissante et des difficultés de mobilité.

Préoccupations liées à l’emploi et au recrutement

Carole Hübscher, présidente de Caran d’Ache, évoque dans La Matinale de la RTS que les embouteillages quotidiens et les temps de trajet prolongés influent sur le recrutement.

« L’attractivité des talents est cruciale pour nous, entrepreneurs. Si nous ne pouvons pas offrir de bonnes conditions cadres à nos employés, il devient difficile de les attirer », déclare-t-elle.

Réflexions de délocalisation en hausse

Bien que l’entreprise basée à Thônex n’envisage pas de quitter le canton, d’autres sociétés ont déjà envisagé la délocalisation. Karine Curti, directrice de la FLAG, note que les réflexions de délocalisation ont augmenté depuis 2022, passant de 29% à 34% en 2025.

Certaines ont même franchi le pas, à l’image du leader mondial de la certification SGS, qui avait annoncé en mars dernier son déménagement vers le canton de Zoug, après une implantation à Genève depuis 1915. « Zoug offre un environnement favorable aux entreprises », avait justifié SGS.

Le canton intensifie son action: performances et perspectives

Le Département genevois de l’économie précise ne disposer d’aucun chiffre sur les départs récents, tout en soulignant que la région demeure attractive pour les multinationales, avec une augmentation de 36% de leur nombre en moins d’une décennie.

Delphine Bachmann, conseillère d’État en charge de l’économie, reconnaît l’impact des freins structurels et d’un climat politique incertain. « Nous devons encore intensifier le travail sur nos atouts et nos conditions cadres en étroite collaboration avec le secteur privé », affirme-t-elle. Elle insiste sur la diversification économique et l’innovation, rappelant que « le doublement des fonds publics pour soutenir les projets innovants des entreprises genevoises est déjà en place ».

Mobilité et infrastructures: un enjeu clé

Sur la mobilité, la conseillère souligne l’importance de fluidifier le trafic et de mieux coordonner les chantiers tout en développant les infrastructures, notamment le Léman Express et la route des Nations. Elle appelle aussi à un soutien fédéral accru pour l’Arc lémanique, moteur économique de la Suisse. « Berne doit tenir compte du fait que notre économie contribue largement aux finances de la Confédération », affirme Delphine Bachmann.