Dream Brother : une déclaration d’amour théâtrale à Jeff Buckley, icône du rock des années 90
Dream Brother, une déclaration d’amour théâtrale à Jeff Buckley
Le spectacle débute comme un concert live de reprises des chansons de Jeff Buckley. Sur scène, le chanteur Tristan Giovanoli partage la scène avec Julien Feltin à la guitare, Fred Ozier à la basse, Laurence Crevoisier à l’alto, Jean-Sam Racine à la clarinette basse et la chanteuse, comédienne et metteuse en scène Sophie Pasquet Racine. Ensemble, ils retracent le destin du chanteur américain, décédé le 29 mai 1997 à l’âge de 30 ans, noyé dans le Mississippi alors qu’il venait juste d’accéder à la notoriété.
En 1994, l’album Grace figure parmi les œuvres marquantes de Buckley, seul opus achevé de son vivant, considéré comme un chef-d’œuvre du rock mêlant atmosphères folk, passages plus rugueux, jazz libre, ballades hypnotiques et touches psychédéliques.
Une rencontre avec Jeff Buckley
En 2026, Jeff Buckley aurait atteint ses 60 ans. La compagnie Freckles, qui porte le spectacle, rappelle que sa disparition s’est produite « comme il est apparu, sans bruit, pareil à son souffle » au moment de sa célèbre reprise Hallelujah de Cohen. Sophie Pasquet Racine, auteur et metteur en scène, confie avoir rencontré l’artiste à l’adolescence et affirme que sa voix et son univers la marquent à chaque écoute.
La création du spectacle s’appuie sur l’impact de Grace en 1994. Si l’autrice‑réalisatrice choisit de porter sur scène la vie de cette icône du rock, c’est pour offrir au public l’occasion de l’aimer et pour révéler ce qu’elle perçoit comme allant au‑delà de l’image du musicien. « Dream Brother » rend hommage au geste artisanal de Buckley : « J’aime l’idée qu’on puisse se plonger dans l’artisanat d’un artiste qui paraît au demeurant assez exceptionnel, génial et presque d’ordre divin ».
« Je crois que c’est cela, pour moi, qui rend un artiste exceptionnel. C’est‑à‑dire quand il parvient à transformer le geste artisanal en quelque chose qui donne l’impression d’être exceptionnel. » — Sophie Pasquet Racine
Le portrait d’un poète musicien
Le spectacle explore l’enfance de l’artiste, accompagnée de sa mère et de sa grand‑mère à Los Angeles, où il a travaillé brièvement dans un hôtel pendant ses années à la Musicians Institute Academy. Il met ensuite en lumière ses débuts à New York, dans l’ombre d’un père musicien, Tim Buckley, qu’il n’a pas connu.
La création est le fruit d’un travail collectif. Pour écrire Dream Brother, les interprètes ont partagé leurs vocaux sur leur lien personnel avec Jeff Buckley, et le spectacle s’appuie sur des archives, des sessions inabouties, des interviews et des carnets de notes, mêlant réalité et fiction pour offrir une véritable rencontre avec l’artiste.
Une œuvre chorale et un destin tragique
Le résultat est un portrait d’artiste attachant, d’une grande sensibilité, dont le destin tragique a élevé Buckley au rang d’icône. Le spectacle se présente comme une déclaration d’amour collective au poète musicien et invite le public à découvrir un univers à la fois intime et universel, où mémoire et fiction dialoguent.
Propos recueillis par Blandine Levite et Layla Shlonsky. Adaptation web : Lara Donnet.
Dream Brother, une déclaration d’amour à Jeff Buckley, est présenté par la Compagnie Freckles au Théâtre de l’Echandole, à Yverdon-les-Bains (VD), le 14 novembre 2025 ; puis au Théâtre du Pré-aux-Moines, Cossonay (VD), le 27 novembre 2025 ; et à la Maison de Quartier de Chailly, Lausanne (VD), les 12 et 13 décembre 2025.