Cohabitation entre festivals et Coupe du Monde 2026 : adaptations et défis en Suisse
La Coupe du Monde 2026 oblige les festivals à revisiter leurs plannings
Selon Michael Drieberg, directeur du festival Sion sous les étoiles et fondateur de Live Music Production, Rien n’est comparable à la Coupe du Monde en termes d’audiences TV. Il précise que ce sont les Nations qui jouent et que la compétition peut attirer un écho international, tout en posant des questions logistiques.
Dans le cadre de l’édition 2026, la Coupe du Monde se déroule du 11 juin au 19 juillet, ce qui peut coïncider avec les rendez-vous culturels estivaux.
Adaptation du festival Sion sous les étoiles
Pour éviter que les demi-finales prévues les 14 et 15 juillet ne soient en plein festival, Sion sous les étoiles a décidé de réduire exceptionnellement son onzième édition à trois jours, du 16 au 18 juillet, au lieu des cinq jours habituels.
Coûts et rentabilité face à une période festive dense
Le directeur rappelle que la réduction de durée n’implique pas une diminution des coûts : les frais fixes restent les mêmes sur trois jours ou sur cinq. Il faut donc remplir les trois journées pour amortir les deux journées manquantes.
Répercussions sur le paysage des festivals en Suisse
Le Montreux Jazz Festival n’est pas épargné par ce contexte : Kevin Donnet, directeur de la communication, rappelle qu’aucune année n’échappe à ce type de période où Euro ou Coupe du Monde viennent bousculer le calendrier.
Pour le MJF, l’impact dépend du parcours et du public. Lors d’un match de l’équipe suisse, certains spectateurs choisissent d’assister à un concert payant, d’autres préfèrent regarder la rencontre. Bien qu’il ne soit pas un grand fervent de football, Donnet déclare qu’il regarde la Coupe du Monde; selon lui, l’impact reste modeste tant que la compétition ne se déroule pas en Suisse.
Autres exemples et ajustements
La directrice du Festival de la Cité de Lausanne, Martine Chalverat, observe une légère baisse des ventes de bières en 2024 lorsque l’Euro avait lieu en parallèle, mais ce n’était pas le cas en 2025 lors de la Coupe du Monde de basket FIBA U19.
Face à ces enjeux, les organisateurs ajustent leurs plannings et les artistes réorganisent leurs tournées pour éviter les dates sensibles. Certaines manifestations ont même été annulées lorsque les conditions sécuritaires l’exigeaient, comme Lollapalooza Paris en 2024, perturbé par les Jeux Olympiques.
Visibilité médiatique et météo, deux défis persistants
Au-delà des billetteries, les festivals souffrent d’un manque de visibilité. Des organisateurs déplorent que les médias se focalisent sur le football avant les échéances, ce qui peut peser sur l’affluence. D’autres estiment toutefois que le contexte sportif peut générer des reportages et des sujets connexes, notamment sur la logistique.
Pour maintenir l’affluence, certaines structures diffusent les matchs en live, transformant les lieux en zones de fans. Le Montreux Jazz Festival et les Eurockéennes de Belfort ont adopté cette stratégie, créant des moments de cohésion populaire lorsque l’équipe nationale marque.
La météo demeure toutefois un facteur déterminant : une météo défavorable peut avoir un impact plus fort qu’un simple match de football.