Canton de Vaud : volonté de limiter les baisses budgétaires dans le secteur de la santé

Canton de Vaud : volonté de limiter les baisses budgétaires dans le secteur de la santé

Une réduction des coupes budgétaires en discussion dans la santé vaudoise

Les premières évaluations avaient envisagé des diminutions pouvant aller jusqu’à 25 % du budget pour certains établissements hospitaliers de proximité dans le canton de Vaud. Par exemple, le Pôle Santé de la Vallée de Joux et celui du Pays d’Enhaut estimaient respectivement une perte de 3 millions et 4,6 millions de francs. Selon ces structures, une suppression brutale de ces fonds pourrait avoir des répercussions sur la qualité des soins prodigués.

Des négociations en voie de changements importants

Après plusieurs semaines de discussions avec les autorités cantonales, ces établissements avaient jusqu’à lundi pour faire connaître leurs propositions de réduction acceptables. Toutefois, selon plusieurs sources proches des négociations, il se pourrait que le Canton envisage de réduire ces coupes de manière significative, avec une diminution comprise entre 80 et 90 % par rapport aux propositions initiales.

Un contexte de dialogue favorable à la conciliation

Selon la Fédération vaudoise des hôpitaux, partie prenante aux échanges, la volonté semblerait être une ouverture du Conseil d’État, qui serait prêt à faire preuve de concessions pour apaiser la situation. Ces négociations se déroulaient en l’absence de la conseillère d’État en charge de la santé, Rebecca Ruiz, actuellement en arrêt maladie, remplacée par son collègue Frédéric Borloz. Une personne ayant participé aux négociations indique que ce dernier aurait reconnu une certaine maladresse dans la gestion des chiffres, attribuable à un manque de concertation concédée, notamment durant la période estivale.

Implications du contexte politique dans le processus

Les enjeux politiques ont également influencé le cours des discussions, notamment avec un vote unanime du Grand Conseil vaudois s’opposant aux réductions envisagées, ainsi qu’une mobilisation importante de 2 500 citoyens dans la Vallée de Joux il y a deux semaines.

Pour en savoir plus : Le Grand Conseil exige un recul sur les mesures d’économie dans la santé

Réactions et stratégies des Pôles Santé

Si certains Pôles Santé restent opposés à toute réduction de subventions, ils montrent également de la souplesse en proposant des ajustements pour atteindre un équilibre financier d’ici 2026, tout en préservant la qualité des soins. Sébastien Cala, député PS et président du Pôle Santé de la Vallée de Joux, précise : « Si on doit couper 3 millions sur trois ans, cela ne changera pas fondamentalement la situation. Nous avons mené des échanges et maintenons notre position de refus face à ces coupes, en restant mobilisés ». La stratégie consiste à envisager une réduction supportable pour 2026, permettant de respecter les contraintes budgétaires sans compromettre les services.

Les enjeux futurs et la nécessité d’un compromis

Les responsables soulignent qu’aucun établissement n’a indiqué qu’il était impossible de faire des économies, mais insistent sur la nécessité que l’État comprenne que toute mesure de réduction pourrait aussi conduire à une diminution de certains services. La Fédération des hôpitaux vaudois rappelle que ces efforts sont une responsabilité collective et qu’ils doivent s’effectuer dans un cadre respectueux des engagements envers la population.

Une démarche progressive avec des échéances à venir

Des initiatives telles que le Pôle Santé du Pays d’Enhaut ou la Fondation Rive-Gauche à Blonay ont adopté une approche plus modérée, en proposant des coupes limitées et une répartition planifiée sur plusieurs années, afin de gagner du temps et de préparer l’avenir.

Une étape stratégique en faveur d’un consensus

Ce compromis intermédiaire a permis à ces établissements de bénéficier d’un répit, tout en soulignant que d’autres discussions seront nécessaires pour assurer leur stabilité à long terme. La prochaine étape majeure sera la présentation du budget 2026, que le Conseil d’État vaudois s’abstiendra d’analyser en détail jusqu’à cette échéance.

Validation du budget et forces en présence

Une fois élaboré, ce budget devra être soumis à l’approbation du Grand Conseil. Les acteurs hospitaliers espèrent vivement que les parlementaires soutiendront leur cause et bloqueront toute nouvelle réduction dans le domaine de la santé. Les actions de mobilisation, notamment un rassemblement prévu fin septembre dans le Pays d’Enhaut et un autre début octobre à Lausanne, ainsi qu’une pétition en faveur des Pôles Santé, illustrent la détermination de ces acteurs à défendre le maintien des services hospitaliers régionaux.

Perspectives et enjeux à venir

Les négociations étant toujours en cours, le futur budget 2026 constitue un enjeu central pour la pérennité des établissements de santé dans le canton. Le contexte politique et social reste tendu, mais les discussions semblent s’orienter vers une volonté commune de parvenir à un compromis équilibré et responsable.