Anna Netrebko à Zurich : controverse ukrainienne et enjeux de liberté artistique

Anna Netrebko à Zurich : controverse ukrainienne et enjeux de liberté artistique

Contexte et réactions ukrainiennes

Des propos attribués à Iryna Venediktova, ambassadrice d’Ukraine en Suisse, ont alimenté la controverse autour de la venue de la cantatrice russe à Zurich. Dans une lettre ouverte publiée le 28 octobre, elle réclame l’annulation des représentations zurichoises au nom de l’Ukraine, estimant que Netrebko est liée au pouvoir russe.

Dans La Matinale, l’ambassadrice évoque des propos critiqués comme « arme » et « vitrine du Kremlin » (propos rapportés lors de l’émission du vendredi dernier).

Roger Nordmann, ancien conseiller national, est aussi signataire de la lettre. Il a déclaré dans le 19h30 que Netrebko figure parmi des signataires supposés soutenir Vladimir Poutine, selon ses mots.

Parcours public et liens avec le pouvoir russe

La relation avec Vladimir Poutine est évoquée à plusieurs reprises: en 2012, elle aurait été présente aux côtés du président pendant une campagne électorale, et en 2021, elle a célébré ses 50 ans au Kremlin.

Après l’invasion de l’Ukraine en 2022, Netrebko a été décrite comme infractiée en Occident et plusieurs concerts ont été annulés à Munich, New York et Lucerne sous pression locale.

Position des autorités zurichoises et du nouvel directeur

À Zurich, la venue de Netrebko ne serait pas perçue comme un problème. Jacqueline Fehr, ministre cantonale de la Justice, rappelle que la liberté artistique est protégée par la Constitution et qu’elle ne s’immisce pas dans la programmation de l’opéra.

Le nouveau directeur Matthias Schulz a assumé sa ligne peu avant la première: il souligne une distinction entre les artistes qui bénéficient encore du système actuel et ceux qui soutiennent le dirigeant russe. Il affirme que Netrebko n’appartiendrait pas à cette catégorie et qu’elle ne s’est plus produite en Russie depuis 2022.

Au fil des ans, la soprano a toutefois continué à se produire à Berlin ou Milan, suscitant des réactions tant d’ovations que de protestations pro-ukrainiennes.