Ancien médecin généraliste d’Ermont condamné à huit ans pour viols et agressions sexuelles sur des patientes, interdiction définitive d’exercer

Contexte et verdict
Un ancien médecin généraliste exerçant à Ermont dans le Val-d’Oise a été condamné à huit ans de prison ce mercredi pour des viols et agressions sexuelles commis sur plusieurs patientes. La peine est assortie d’une interdiction définitive d’exercer dans le domaine médical et paramédical.
Éléments du dossier et déroulement des faits
Selon l’avocate générale, il ne s’agit pas d’un acte isolé mais d’une série d’infractions s’étalant sur environ une décennie, avec une progression marquée dans la gravité des faits.
Le point de départ des faits
Le déclenchement de l’affaire remonte à mai 2020, lorsque une jeune femme de 20 ans, identifiée sous le prénom Leïla, dépose plainte après une scène survenue au cabinet où elle était venue pour une gastrite chronique: elle affirme avoir été nue, à quatre pattes sur la table, lorsque le médecin a commencé à prendre des photos de ses organes génitaux. Elle décrit également des soins faisant appel à des aiguilles d’acupuncture qui ont provoqué de fortes douleurs.
Éléments matériels et lien avec une plainte ancienne
À la suite de cette plainte, le cabinet a été mis sous scellés et le matériel informatique et le smartphone du médecin ont été saisis. Les enquêteurs ont retrouvé des centaines de photos de femmes nues ou en sous-vêtements, dont des gros plans des organes génitaux, sur l’appareil du suspect. Ces éléments ont permis d’établir un lien avec une plainte déposée dix ans plus tôt par une autre patiente relatant un geste similaire; cette plainte avait été classée sans suite en 2010.
Implication de plusieurs victimes et déroulement du procès
Les investigations ont recueilli les témoignages de femmes évoquant des viols et des agressions. Cinq patientes se sont constituées parties civiles lors du procès. À l’audience, l’accusé âgé de 63 ans a reconnu l’ensemble des faits et a assumé sa culpabilité.
Réactions et conclusions
Le président de la Cour a estimé que les séances de massage imposées sous prétexte de médecine traditionnelle chinoise relevaient davantage de pratiques proches de la torture pour les victimes. Me Serge Portelli, conseil de la plaignante Leïla, a salué une décision à la hauteur des faits et a évoqué la solidarité manifestée par les plaignantes au cours de l’audience. Celles-ci ont refusé de témoigner à huis clos, estimant que le dossier dépassait le cadre d’une audience unique et qu’il était important que l’information circule auprès des professionnels de santé.
Alexandre Ip a admis l’ensemble des faits et a déclaré ne pas contester sa culpabilité. Son avocate, Me Sandy Corler, a indiqué qu’il avait exprimé des excuses et une honte sincère et a précisé qu’il ne ferait pas appel de la décision.