Accord douanier États-Unis-Suisse : réduction des droits de douane de 39 % à 15 % et éclaircissements sur les pressions évoquées

Accord douanier entre les États-Unis et la Suisse : un abaissement tarifaire de 39 % à 15 %

Invité du journal 19h30, Edward McMullen est revenu sur les négociations qui ont conduit à l’accord, ramenant les droits de douane américains sur les produits suisses de 39 % à 15 %. Selon ce proche de Donald Trump, le processus a constitué un véritable défi pour répondre à des questions relatives au déficit commercial entre les deux pays, mais l’ensemble des échanges s’est déroulé avec succès.

Sur la question d’un éventuel rapport de force favorable à Washington, il affirme que ce n’est pas une réalité et qu’il y avait des « points difficiles » à traiter qui ont néanmoins pu être réglés. Le chiffre retenu de 15 % serait considéré comme un point de départ, non comme une destination finale, laissant entrevoir la possibilité de diminutions futures.

Passage sur la politique étrangère et les sanctions

En réponse aux inquiétudes liées au paragraphe du communiqué de la Maison Blanche évoquant une coopération renforcée de la Suisse en matière de contrôle des exportations et de sanctions internationales, l’ancien ambassadeur parle d’un espoir de convergence plutôt que d’un mandat contraignant. Il précise que les accords bilatéraux reflètent une perspective de dialogue, sans imposer de mandat.

Selon lui, le président n’a jamais discuté de sanctions liées à la Chine et à la Russie dans le cadre des échanges avec les milieux d’affaires suisses. Cette assertion est présentée comme infondée et contraire à la réalité; la souveraineté de la Suisse est respectée.

Il rappelle par ailleurs que le taux de 15 % représente un point de départ et que des évolutions pourraient intervenir à l’avenir.

Rôle des milieux économiques et dynamique des échanges

Concernant les tractations menant à l’accord, McMullen affirme qu’une rencontre au Bureau ovale entre Donald Trump et plusieurs grands patrons suisses a constitué un moment clé. Ces dirigeants représentaient non seulement leurs entreprises mais aussi des centaines d’entreprises suisses.

Ils sont intervenus pour rappeler au président l’importance des investissements entre les États‑Unis et la Suisse et ont tenté de démontrer que cette relation est centrale pour les entreprises, au-delà de la seule position gouvernementale. Selon lui, les chefs d’entreprise avaient pour objectif de faire valoir ce point de vue auprès d’un dirigeant d’affaires, afin de souligner la solidité de ce lien économique.

Discussion à propos d’un échange lors d’un événement public

À propos de la présence de Donald Trump dans la loge Rolex lors de l’US Open, où McMullen se trouvait aussi avec Jean-Frédéric Dufour, le PDG de Rolex, l’ambassadeur dément que ce rendez-vous ait été organisé pour évoquer l’accord. Selon lui, c’est le président qui a évoqué le sujet, et le contenu exact de l’échange reste confidentiel. Il décrit néanmoins une discussion substantielle et productive, visant à affirmer l’amitié entre les États‑Unis et la Suisse. Trump aurait passé quatre heures dans cette loge avec ses proches conseillers.

Propos recueillis par Philippe Revaz.