Fossé ville-campagne en Suisse se creuse, confirme le baromètre Fenaco-Sotomo
Fossé ville-campagne en Suisse se creuse selon un baromètre
Le troisième baromètre ville-campagne, mené par la coopérative Fenaco et l’institut Sotomo, indique qu’environ un tiers de la population suisse estime que les différences entre villes et campagnes pèsent sur le pays, contre un quart il y a quatre ans.
Le document révèle aussi une évolution dans l’identité territoriale : une part croissante des personnes s’identifie politiquement au rural, passant de 25% à 33% depuis 2021, tandis qu’environ un cinquième se définit encore comme citadin. Globalement, les deux camps se sentent de moins en moins pris en compte par l’autre.
Perceptions publiques et cohésion sociale
Dans les grandes agglomérations, la proportion de personnes estimant que leurs préoccupations sont entendues à la campagne est passée de 37% à 28% depuis 2021. Dans les zones rurales, ce chiffre est tombé de 30% à 16%. Michael Hermann, directeur général de Sotomo, souligne que ce sentiment de désintérêt réciproque pourrait menacer la cohésion interne de la Suisse.
Qualité de vie et perception des services publics
Une majorité significative de la population (86%) évalue positivement la qualité de vie dans sa commune, et près de la moitié constate une amélioration au cours des dix dernières années. L’évolution des transports publics, des écoles et des crèches est jugée favorable, tandis que l’offre de logements en ville et de restaurants à la campagne suscite davantage de critiques.
Univers urbain et dynamique démographique
La qualité de vie est perçue comme plus favorable dans les communes ayant enregistré une croissance démographique supérieure à la moyenne sur les dix dernières années; plus de la moitié des habitants y ressentent une amélioration. À l’inverse, dans les communes connaissant un déclin démographique, seuls 24% constatent une amélioration.
Perception de la croissance démographique à la campagne
Selon l’étude, c’est à la campagne que la proportion de personnes voyant la croissance démographique de leur commune de manière positive est la plus élevée, atteignant 43%. Michael Hermann rappelle que la population rurale est davantage consciente de l’importance de la croissance pour les communes de résidence.