Utzenstorf – Pfiffner AG ferme sa production et prévoit la suppression d’environ 80 emplois dans le contexte des tarifs douaniers américains

Utzenstorf – Pfiffner AG ferme sa production et prévoit la suppression d’environ 80 emplois dans le contexte des tarifs douaniers américains

Contexte économique et fermeture annoncée

Selon Andreas Ewald, cité par la Berner Zeitung, le dirigeant de Pfiffner AG a dû activer le frein d’urgence. Après six décennies d’activité, l’entreprise de mécanique, orientée principalement vers l’industrie automobile, met fin à sa production. Sur un peu plus de 100 collaborateurs, environ 80 postes seraient supprimés d’ici fin janvier.

Le couperet est tombé à cause des tarifs douaniers américains de 39 %, décidés par l’administration Trump et rendant les livraisons vers les États‑Unis impossibles pour certaines machines. Pfiffner, spécialiste des machines destinées à produire des pièces de haute précision, comptait sur plusieurs commandes américaines. Trois machines prévues pour un client américain auraient, selon les responsables, pu maintenir l’activité pendant quelques mois. Le dirigeant précise qu’un investissement préparatoire de 300 000 francs avait déjà été engagé et que les grues avaient été renforcées. Début août, l’annonce tombe: avec ces tarifs, livrer devient inviable. Les 100 tonnes d’acier étaient renvoyées et la ligne de production s’est arrêtée.

Des facteurs structurels et l’impact de la transition énergétique

Au-delà des tarifs, la direction évoque d’autres éléments qui fragilisent Pfiffner AG: la crise du secteur automobile et la transition vers les véhicules électriques ont ralenti les investissements. Nous nous sommes adaptés techniquement et avions franchi ce virage, souligne le dirigeant. Toutefois, la chute des ventes de véhicules électriques et les hésitations de l’Union européenne concernant l’avenir des moteurs thermiques ont alimenté l’incertitude des clients. Les machines, dont le coût varie entre 1 et 4 millions de francs, n’incitent pas à des achats fréquents.

Répercussions locales et perspective pour le site d’Utzenstorf

Fondée à l’origine sous le nom Maschinenfabrik Hug et intégrée aujourd’hui à un groupe taïwanais, Pfiffner envisage désormais de se concentrer sur la recherche et le développement, en laissant de côté la fabrication à grande échelle. Sur le site d’Utzenstorf, où résident quelque 4 500 habitants, l’annonce a été perçue comme un choc. Le personnel oscille entre résignation et inquiétude face à ce tournant majeur.

Un ouvrier rappelle l’environnement de travail: la paie était régulière et l’ambiance plutôt bonne. D’autres éléments évoquent l’influence des taxes et, plus largement, la transition vers les moteurs électriques: nos machines servaient les moteurs classiques et ce secteur est désormais en déclin; certains estiment que l’entreprise n’est plus jugée nécessaire. Un travailleur âgé d’un peu plus de 50 ans exprime son inquiétude pour son avenir sur le marché du travail.

À Utzenstorf, les habitants se penchent aussi sur les conséquences fiscales pour la commune, sans que tous les employés résident sur place. Pendant plus d’un an, la direction a tenté de sauver le site: chômage partiel, réductions de salaire pour les cadres et discussions avec les syndicats. La période de consultation légale se poursuit et, en l’absence d’un rebond, les licenciements devraient être prononcés d’ici la fin du mois.

Cela me touche personnellement, affirme Andreas Ewald à la Berner Zeitung, résumant l’impact humain de ce tournant.