Départs de l’Église catholique en Suisse en 2024: ralentissement mais niveau élevé, selon le SPI

Départs de l’Église catholique en Suisse en 2024: ralentissement mais niveau élevé, selon le SPI

Chiffres 2024 pour l’Église catholique en Suisse

En 2024, l’Église catholique suisse a enregistré 36’782 départs, selon l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI).

Ce total marque une diminution de 46 % par rapport à 2023, année où 67’497 fidèles avaient quitté l’Église.

Une tendance marquée par une décrue, mais des chiffres encore élevés

Malgré la baisse, le nombre de départs demeure élevé, note l’institut de Saint-Gall soutenu par l’Église catholique suisse. Sur plusieurs années, on observe une tendance à la hausse lente des départs.

En 2024, le chiffre est légèrement supérieur à celui de 2022, et ce contexte précède la publication de l’étude sur les abus sexuels dans le milieu ecclésial.

Éléments démographiques et perspective

Outre les départs, le cumul des décès et une baisse des baptêmes contribuent à la diminution des effectifs. L’année précédente, l’Église comptait 2,73 millions de fidèles en Suisse.

Beat Grögli, évêque de Saint-Gall, souligne que la tendance générale des départs et du recul de la vie ecclésiale questionne la manière dont l’Église est vécue aujourd’hui. Urs Brosi, secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse, précise qu’il faut préparer structurellement l’Église à cette réduction afin qu’elle puisse se réduire de manière ordonnée tout en conservant sa stabilité.

L’Église protestante: des départs en hausse mais selon un rythme différent

Dans l’Église protestante, le nombre de départs a aussi augmenté par rapport à l’étude de 2023, mais pas dans les mêmes proportions. En 2024, les réformés ont enregistré 32’561 départs, soit 18 % de moins que l’année précédente.

Le niveau reste élevé pour les fidèles au sein de l’Église réformée, avec une diminution du nombre d’enfants baptisés. Stephan Jütte, responsable de la communication de l’Église évangélique réformée de Suisse, évoque un solde générationnel clairement négatif.

Le modèle traditionnel d’une « Église populaire », où la majorité est membre, les enfants sont baptisés, les couples se marient à l’Église et les fidèles sont enterrés, a perdu son évidence, selon les experts.

L’Église réformée de Suisse comptait 1,78 million de membres l’année dernière.