Les Verts préconisent une taxe progressive sur les grands voyageurs aériens en Suisse

Les Verts préconisent une taxe progressive sur les grands voyageurs aériens en Suisse
Une motion déposée par le conseiller national Christophe Clivaz (Verts/VS) vise à instaurer une taxe sur les grands voyageurs aériens, afin de réduire les déplacements excessifs en avion.
Contexte et justification
Selon l’élu, environ 1% de la population mondiale génère 50% des émissions liées à l’aviation. En Suisse, la moyenne est de 1,6 vol par personne et par an, ce qui représente un niveau supérieur à celui des pays voisins. Le texte rappelle aussi une corrélation observée entre le revenu et la propension à voyager en avion: les ménages gagnant plus de 12’000 francs par mois voyagent environ cinq fois plus que ceux dont le revenu mensuel est inférieur à 4’000 francs.
Le mécanisme proposé
Le dispositif prévoit une exonération du premier vol annuel pour chaque Suisse, puis une augmentation progressive à partir du vol suivant. Des majorations liées à la distance parcourue et à la classe de voyage pourraient s’ajouter. « En adaptant le montant à la fréquence des vols, la TGVA viserait à faire peser la charge sur les voyageurs répétés et davantage fortunés, plutôt que sur les déplacements occasionnels », explique Clivaz.
Réactions et prises de position
La proposition reçoit le soutien du Parti socialiste: Nadine Masshardt déclare qu’« en comparaison avec d’autres moyens de transport, l’aviation est fiscalement privilégiée » et soutient l’idée d’étendre l’imposition, y compris sur les vols courts lorsque des alternatives existent comme les trains nocturnes ou à grande vitesse.
Le Centre se montre plutôt favorable, mais Priska Wismer-Felder met en garde sur la mise en œuvre et la protection des données: « Il faudrait savoir qui vole, quand et où », dit-elle.
Opposition et points de critique
Du côté de la droite, l’idée est jugée « farfelue » par Christian Wasserfallen (PLR/BE), qui affirme qu’elle discriminera certains citoyens et pénaliserait les voyages professionnels. Son collègue Mike Egger (UDC/SG) parle d’une « ingérence arbitraire », et les critiques évoquent l’augmentation potentielle de la bureaucratie. Martin Bäumle (Verts libéraux) soutient que la mesure n’aurait pas d’effet incitatif et préférerait investir dans des carburants durables.
La discussion se poursuit quant à la faisabilité et au cadre de protection des données.
Source: 20 Minutes, Marco Zangger.