São Paulo : 25 000 caméras de reconnaissance faciale au service de la sécurité urbaine
Une politique de sécurité appuyée par la reconnaissance faciale
La métropole de São Paulo, forte d’une population estimée à 12 millions d’habitants, mise sur la technologie pour coordonner la lutte contre la criminalité. Le réseau Smart Sampa intègre plus de 25 000 caméras capables d’identifier des personnes recherchées, marquant une étape majeure dans l’approche sécuritaire de la ville.
Chiffres et retours initiaux
Lors d’une présentation au quartier général, le maire centriste Ricardo Nunes déclare que le système couvre l’ensemble de la ville et que les premiers résultats sont prometteurs: en moins de six mois, environ mille personnes condamnées mais encore en liberté auraient été interpellées.
Débats et inquiétudes sur les droits civiques
Ce déploiement suscite des récriminations de la part d’associations de défense des droits civiques. Des erreurs d’identification ont été signalées, comme le fait qu’un policier ait été confondu avec une autre personne ou qu’un retraité ait été pris pour un suspect condamné. Des critiques soulignent aussi les risques de discriminations susceptibles de toucher certaines origines ou identités.
Réactions officielles et cadre légal
La municipalité affirme que les interpellations ne se déclenchent qu’en cas de correspondance faciale à 92 %. Une part importante de la population semble prête à accepter une perte partielle de vie privée pour gagner en sécurité.
Une surveillance étendue et ses enjeux
Outre les caméras publiques, le dispositif s’appuie sur des drones, des caméras privées intégrées et même un chien robot qui filme les passants, illustrant une extension du système de surveillance.
Perspectives et débat public
Pour certains observateurs, l’utilisation intensive de l’intelligence artificielle pour surveiller l’espace public peut alimenter un sentiment de contrôle excessif. Un analyste en cybersécurité compare la démarche à l’usage d’un bazooka pour tuer une mouche, appelant à plus de prudence dans le recours à la technologie.
Le maire affirme que le cadre légal brésilien sur la protection des données autorise ces mesures et reproche à ceux qui doutent de s’informer davantage ou de soutenir le crime. Le débat sur l’équilibre entre sécurité collective et liberté individuelle demeure au cœur des discussions à São Paulo.